mercredi 25 mars 2015

Dernières acquisitions de romans




Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout.






Rêves oubliés de Léonor De Récondo

Quand il arrive à Irun où il espère rejoindre sa famille, Aïta trouve la maison vide. Le gâteau de riz abandonné révèle un départ précipité. En ce mois d'août 1936, le Pays Basque espagnol risque de tomber entre les mains des franquistes. Aïta sait que ses beaux-frères sont des activistes.
Informé par une voisine, il parvient à retrouver les siens à Hendaye. Ama, leur trois fils, les grands-parents et les oncles ont trouvé refuge dans une maison amie. Aucun d'eux ne sait encore qu'ils ne reviendront pas en Espagne.
Être ensemble, c'est tout ce qui compte : au fil des années, cette simple phrase sera leur raison de vivre. Malgré le danger, la nostalgie et les conditions difficiles - pour nourrir sa famille, Aïta travaille comme ouvrier à l'usine d'armement, lui qui dirigeait une fabrique de céramique.
En 1939, quand les oncles sont arrêtés et internés au camp de Gurs, il faut fuir plus loin encore. Tous se retrouvent alors au coeur de la nature, dans une ferme des Landes. La rumeur du monde plane sur leur vie frugale, rythmée par le labeur quotidien : les Allemands, non loin, surveillent la centrale électrique voisine, et les oncles libérés, poursuivent leurs activités clandestines.
Ecrit comme pour lutter contre la fuite des jours, le carnet où Ama consigne souvenirs, émotions et secrets donne à ce très beau roman une intensité et une profondeur particulières.
Léonor de Récondo, en peu de mots, fait surgir des images fortes pour rendre à cette famille d'exilés un hommage où une pudique retenue exclut le pathos.






Bienvenue au paradis de Angel Parra

Après trente ans d'exil à Paris, Andrés revient au Chili. Madeleine, sa compagne parisienne, lui a offert son billet en l'informant qu'elle le quitte pour un joueur de bandonéon, excellent danseur de tango.
Au paradis chilien il est accueilli avec un barbecue succulent et du pisco, il va manger à satiété pour soigner sa nostalgie mais va mal digérer ce que lui révèle l'histoire de la famille, reflet de la nouvelle société chilienne. Témoin impassible de l'impunité la plus insolente, il saisira l'occasion d'exercer sur un mode grotesque et tragicomique une véritable justice poétique.
Ángel Parra dépasse les thèmes classiques de la nostalgie et du retour en mettant à nu la réalité de ses personnages et de leur entourage, à l'aide de ses armes favorites : l'humour, la parodie et l'ironie subtile. Le roman est écrit dans une langue brillante et précise qui s'avère être tout ce qui reste de ce lieu perdu pour toujours qu'est l'exil.




Fin de mission de Phil Klay

Un soldat en Irak doit abattre des chiens qui se nourrissent de cadavres, puis, quelques mois après, reprendre place sur son canapé dans une banlieue résidentielle où femme et labrador l'attendent. Un marine affecté aux 'Affaires mortuaires' identifie, transporte et inhume des combattants indistinctement Irakiens et Américains. Pendant ce temps, un jeune officier se voit assigner la tâche absurde d'améliorer la vie des civils en leur apprenant à jouer au base-ball.
Dans Fin de mission, Phil Klay emmène le lecteur sur les lignes de front de l'Irak et de l'Afghanistan. Il cherche à comprendre ce qui s'est passé là-bas, mais aussi, surtout, comment vivent ceux qui sont rentrés. Entre brutalité et foi, culpabilité et peur, impuissance et besoin de survie, les vétérans cherchent un sens à donner au chaos auquel ils ont réchappé. 





L'histrion du diable de Michel Maisonneuve

Tout le monde croit connaître Arlequin, ce gai baladin, avec sa guitare et ses entrechats. Mais où et quand est-il né ? Personne ne le sait. On pense qu'il est venu du fin fond d'une vallée bergamasque, ou de l'Enfer, ce rejeton du Diable. Alors, retraçons ses origines, faisons revivre celui qui a créé Arlecchino, suivons-le pas à pas, partageons ses misères et sa gloire. A l'aube du Quattrocento, la peste, la disette et les guerres ravagent l'Italie et la Provence. Le voici : c'est un saltimbanque, il s'appelle Naselli. Au fil du chemin, il va créer l'habit, dont chaque couleur contient une part de sa propre histoire, puis il créera le masque. Mais par-dessus tout, face à l'injustice du monde, il apprendra à transformer sa colère en rire libérateur.






L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero

Chargée d'écrire une préface pour l'extraordinaire journal que Marie Curie a tenu après la mort de Pierre Curie, Rosa Montero s'est vue prise dans un tourbillon de mots. Au fil de son récit du parcours extraordinaire et largement méconnu de cette femme hors normes, elle construit un livre à mi-chemin entre les souvenirs personnels et la mémoire collective, entre l'analyse de notre époque et l'évocation intime. Elle nous parle du dépassement de la douleur, de la perte de l'homme aimé qu'elle vient elle-même de vivre, du deuil, de la reconstruction de soi, des relations entre les hommes et les femmes, de la splendeur du sexe, de la bonne mort et de la belle vie, de la science et de l'ignorance, de la force salvatrice de la littérature et de la sagesse de ceux qui apprennent à jouir de l'existence avec plénitude et légèreté. Vivant, libre, original, ce texte étonnant, plein de souvenirs, d'anecdotes et d'amitiés nous plonge dans le plaisir primaire qu'apporte une bonne histoire. Un récit sincère, émouvant, captivant dès ses premières pages. Le lecteur sent, comme toujours avec la vraie littérature, qu'il a été écrit pour lui. « Rosa Montero aime le risque (...) et elle risque tout pour que nous nous remettions à croire dans les relations entre le langage et la réalité, dans le pouvoir des mots. » Enrique Vila-Mata





Ma vie de pingouin de Katarina Mazetti

En croisière sur l'Orlovsky, Tomas et Wilma filent vers l'Antarctique. Lui, a élu les icebergs comme lieu idéal pour mettre fin à ses jours. Elle, reste d'un inébranlable optimisme malgré le secret qui assombrit sa vie. Sur le paquebot, la globe-trotteuse Alba répertorie les similitudes entre humains et animaux. Et elle dispose d'un beau panel face à un épaulard tueur, une poignée d'éléphants de mer plutôt mal élevés, et environ quatre cent mille manchots royaux. Un roman frissonnant sur l'amour et l'amitié, et l'avenir de la planète.





Ce qu'on attend de moi de Vincent Guédon


Un homme fait le récit d'une prise d'otage. Il ne s'agit pas d'une banque. C'est une agence pour l'emploi. Un matin, armé d'une fausse arme, il entre dans l'agence et prend en otage ses employés, son directeur.
Que veut-t-il ? De l'argent ? Du travail ? Non. Il veut prendre la parole.
Haletante. L'écriture de Vincent Guédon est tenace. Une tirade percutante à la manière d'un coup de poing, un monologue qui tord et gifle pour mieux produire le son du cri, et fait entendre, au loin, le tapage des Hommes qui meurent de ne plus savoir qui être, quoi être, comment être...








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