vendredi 10 octobre 2014

Acquisitions d'octobre 2014


Le voleur d'enfant triste de Belinda Bauer

Une adolescente, restée seule dans la voiture de son père parti chasser dans la lande, est enlevée. Posée sur le volant, une note résonne comme une accusation : « Vous ne l'aimez pas. »
Bientôt, autour de la bourgade de Shipcott, le scénario se répète inlassablement. Des enfants, laissés sans surveillance pendant quelques minutes dans un véhicule, sont kidnappés. Seul indice : le message, identique, du coupable. Pas de revendication, pas de demande de rançon, pas d'espoir. 
La police semble impuissante. Chaque jour qui passe diminue les chances de retrouver les enfants vivants et la panique s'empare de la communauté. D'autant que certains ont de bonnes raisons de penser que le policier Jonas Holly, au passé trouble, est la dernière personne à qui faire confiance...



Louis de Funes de Sophie Adriansen

Pour les fêtes, nous avons eu droit, comme chaque année, à quelques rediffusions de ses films les plus cultes : Les Aventures de Rabbi Jacob, Le Corniaud… Ca n’est pas fini. Car nous célébrons en ce mois de janvier 2013 le trentième anniversaire de la mort de Louis de Funès, qui rendit son dernier soupir le 27 janvier 1983.

Je signe pour l’occasion une biographie axée sur trente rencontres importantes dans la vie et la carrière de Louis de Funès – une façon différente de parler d’un homme et d’un acteur sur lequel on pense tout savoir… peut-être à tort.




Joseph est ouvrier agricole dans une ferme du Cantal. Il a bientôt soixante ans. Il connaît les fermes de son pays, et leurs histoires. Il est doux, silencieux. Il a aimé Sylvie, un été, il avait trente ans. Elle n’était pas d’ici et avait beaucoup souffert, avec et par les hommes. Elle pensait se consoler avec lui, mais Joseph a payé pour tous. Sylvie est partie au milieu de l’hiver avec un autre. Joseph s’est mis à boire, comme on tombe dans un trou.
Joseph a un frère, marié, plus beau et entreprenant, qui est allé faire sa vie ailleurs et qui, à la mort du père, a emmené la mère vivre dans sa maison. Joseph reste seul et finira seul. Il est un témoin, un voyeur de la vie des autres.
Joseph est le nouvel opus de Marie-Hélène Lafon. Roman émouvant, traversé en profondeur par une rivière souterraine qui a prénom de femme et de servante : Félicité. Avec talent et humour, Marie-Hélène Lafon rend ici un magnifique hommage à son cher Flaubert...



L'incolore tsukuru tazaki et ses années de pèlerinage de Haruki Murakami 

Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d'université jusqu'au mois de janvier de l'année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort.
À Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L'un, Akamatsu, était surnommé Rouge ; Ômi était Bleu ; Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur.
Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études ; les autres sont restés.
Un jour, ils lui ont signifié qu'ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n'en a pas cherché.
Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n'aurait pas encore compris qu'il était mort.
Il est devenu architecte, il dessine des gares.
Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l'intrigue mais elle le sent hors d'atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible.
Vivre sans amour n'est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. À Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle.
Après la trilogie 1Q84, une oeuvre nostalgique et grave qui fait écho aux premiers titres du maître, La Ballade de l'impossible notamment.


Peine perdue de Olivier Adam 

Les touristes ont déserté les lieux, la ville est calme, les plages à l'abandon. Pourtant, en quelques jours, deux événements vont secouer cette station balnéaire de la Côte d'Azur: la sauvage agression d'Antoine, jeune homme instable et gloire locale du football amateur, qu'on a laissé pour mort devant l'hôpital, et une tempête inattendue qui ravage le littoral, provoquant une étrange série de noyades et de disparitions. Familles des victimes, personnel hospitalier, retraités en villégiature, barmaids, saisonniers, petits mafieux, ils sont vingt-deux personnages à se succéder dans une ronde étourdissante. Vingt-deux hommes et femmes aux prises avec leur propre histoire, emportés par les drames qui agitent la côte.Avec Peine perdue, Olivier Adam signe un livre d'une densité romanesque inédite, aux allures de roman noir, et dresse le portrait d'une communauté désemparée, reflet d'un pays en crise.



La malédiction du bandit moustachu d'Irina Teodorescu

Quelque part à l’est au début du XXe siècle, Gheorghe Marinescu se fait faire une beauté chez le barbier. 
Déboule un homme à longue moustache qui réclame la meilleure lame du commerçant. Gheorghe lie amitié avec le moustachu, découvrant qu’il ne jure que par la bouillie de haricots blancs. 
Accessoirement ce bandit de grand chemin, qui amasse des trésors pour les redistribuer aux nécessiteux, révèle sa planque. 
Ni une ni deux, l’envieux Marinescu commet l’irréparable. Voilà comment une malédiction s’abat sur Gheorghe et toute sa descendance, jusqu’en l’an deux mille. Et en effet. 
Le rythme est trépidant, le ton enlevé, un premier roman tragique et loufoque à la fois.



On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt

« Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros.
Une vie ; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas ; les mots nouveaux, la chute de vélo, l’appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu’on fait, l’envie de changer le monde.
Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser.
Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant.
Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies.
Combien valurent les nôtres ? »
À force d’estimer, d’indemniser la vie des autres, un assureur va s’intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité.Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s’affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l’adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.


Dans la barque de dieu de Ekuni Kaori

Yôko vit dans le souvenir de son seul amour, qui lui a donné sa fille Sôko. L'homme est parti en affirmant qu'il reviendrait et qu'il la retrouverait où qu'elle soit. Depuis, Yôko qui l'a pris au mot change de ville tous les ans, comme dans un jeu de cache-cache avec cet homme supposé être à sa recherche. C'est ainsi qu'elle vit « dans la barque de dieu », remettant volontairement son destin entre les mains du hasard. Mais quand Sôko demande à s'inscrire dans un lycée avec internat, Yôko sent la fragile construction de sa vie s'effondrer. Si Sôko la quitte, la seule preuve que sa vie et cet amour ne sont pas une illusion disparaît. Ce roman élégant, subtil, mélancolique, alterne les voix de Yôko et de sa fille, comme deux visions féminines et décalées d'une même réalité.

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